Nouveau Congrès colombien
Anubis
Galardy
LE président colombien, Juan
Manuel Santos, prendra ses fonctions le 7 août prochain
pour un mandat de 4 ans (2014-18), avec une majorité en
sa faveur au Congrès et un adversaire, l’ancien
président Alvaro Uribe, bien décidé à exercer une
opposition tenace.

Dans cette nouvelle législature,
dont les membres sont issus des élections du 9 mars
dernier, Juan Manuel Santos pourra compter sur une
majorité au sénat de 47 parlementaires qui soutiennent
sa gestion gouvernementale, avec 17 sièges pour le Parti
Libéral, 9 pour le parti Changement radical, ainsi que
les 21 du parti de l’Unité nationale – le parti qui a
soutenu sa candidature.
Même situation à l’Assemblée
nationale où il bénéficie de 92 députés en sa faveur
contre 22 pour l’opposition.
Pour sa part, le Parti
Conservateur, la troisième formation politique qui a
obtenu le plus de voix le 9 mars dernier, totalisera 18
sénateurs, dont la majorité est favorable à Santos,
l’Alliance verte 6 sièges, le Pôle démocratique
alternatif 5 et Option citoyenne 3.
Dans ce paysage politique, il
convient de mentionner le retour de deux poids lourds de
la politique, les anciens gouverneurs et anciens
candidats présidentiels Horacio Serpa (Parti libéral) et
Antonio Navarro Wolff (Alliance verte) : deux hommes
politique ayant participé à la mise en place de la
Constitution de 1991.
De
nouvelles figures apparaissent comme la politologue
Claudia Lopez d’Alliance verte, qui a dévoilé en 2010 (pendant
le mandat d’Uribe) le scandale de la « parapolitique »,
en révélant les liens troubles entre les hommes
politiques et les paramilitaires, qui a entraîné
l’inculpation de 97 congressistes.
Au total, le nouveau Congrès
sera composé de 268 députés, dont 21 femmes et avec un
nouveau sénateur sur trois.
Tout cela sans oublier les
motivations du Centre démocratique et la présence
d’Uribe, qui alimentera ou polarisera les futurs débats
législatifs, bien que la majorité dont dispose Santos au
Sénat et à l’Assemblée nationale lui permettra de faire
passer ses projets, selon les analystes.
Le nouveau Congrès devra relever
le défi d’impulser des réformes importantes pour le pays,
notamment les projets qui doteront d’un cadre juridique
la participation politique des FARC-EP, après
d’éventuels accords sur la fin du conflit lors des
dialogues de paix qui se tiennent à La Havane à Cuba.
Le président Juan Manuel Santos
a invité tous les partis politiques à travailler
ensemble dans le Congrès de la Paix, comme il l’a défini,
qui aura pour mission, « l’énorme responsabilité de
soutenir la mise en œuvre des accords et de légiférer
pour construire une nouvelle nation : la nation post-conflit
», a-t-il dit
« Je ne crois pas que ceux qui
n’ont pas soutenu ma candidature soient contre la paix.
Il n’y a pas un seul Colombien doté d’un esprit sain qui
ne souhaite la paix. C’est une question qui doit nous
unir plutôt que nous diviser », a-t-il déclaré.
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