ÉQUATEUR
La gauche s’unit face au retour des
conservateurs
Nestor Marin
LE front Unis, une coalition des partis de gauche qui
vient de se créer en Équateur, marque un pas en avant
dans la consolidation du projet politique que dirige
Rafael Correa, alors que la droite donne des signes de
vouloir se rassembler.
Selon ses adhérents, Unis a pour objectif principal une
action politique permanente, et non la bataille
électorale, d’autant que chaque mouvement qui la compose
conserve son identité et son autonomie propre.
Selon Doris Soliz, secrétaire exécutive du parti Alianza
Pais, principale force de soutien au gouvernement de
Rafael Correa, « dans la nouvelle formation il y a de la
place pour tous ceux qui luttent pour la construction du
socialisme du Vivre Bien et pour une société équitable,
mais il n’y en a aucune, a-t-elle dit, pour les
partisans de la privatisation et de la « bancocratie ».
La création du front a également pour objectif de
contrecarrer la restauration conservatrice qui, selon
Rafael Correa, s’est mise en marche en Équateur, et dans
d’autres pays d’Amérique latine, pour tenter de freiner
l’avancée de la gauche dans la région.
Ainsi, dans le troisième point du document constitutif
signé par les leaders de Unis, les 15 organisations se
déclarent en état de mobilisation permanente, et prêtes
à déployer toutes les actions nécessaires pour stopper
les tentatives de la droite de récupérer le pouvoir.
« Nous sommes face à la menace de la restauration
conservatrice, mais si nous agissons dans l’union, si
nous occupons de nouveau les rues et les places, rien ne
saurait freiner ce projet historique, qui vise à
transformer la Patrie »,
a affirmé Soliz.
La nouvelle coalition, a déclaré la dirigeante, se
propose de construire une union cohérente, dépassant les
intérêts de chaque organisation. Un point que confirme
d’autres leaders comme Ramiro Gonzalez, président de
Avanza, un mouvement qui, avec Alianza Pais, a obtenu le
plus de suffrages aux dernières élections municipales.
À la coalition Unis appartiennent également le Parti
socialiste Frente Amplio, le Parti communiste
d’Équateur, le Mouvement de la gauche révolutionnaire,
le Front Amazone Vive, et le Mouvement d’action et
d’intégration solidaire, de même que les mouvements
Unidad Primero (Unité d’abord), Autonomie régionale, le
Centre démocratique, Pachakutik Chimborazo et Conduce,
et également la Jeunesse communiste d’Équateur, Action
régionale pour l’unité et Alfaro Vive Carajo,
La création du Front a pour toile de fond une récente
réunion d’une vingtaine de maires et de préfets
d’opposition dans la ville de Guaranda, dans la province
de Bolivar.
Pour certains analystes, cette rencontre fut une
première tentative d’union de la droite équatorienne, en
vue des élections présidentielles de 2017.
D’autres la relient à la restauration conservatrice
dénoncée par Rafael Correa, qui a mis en garde sur le
fait que l’on prétend répéter en Équateur les plans de
déstabilisation déjà mis en œuvre au Venezuela et en
Bolivie, où certains maires et gouverneurs de droite se
sont regroupés pour provoquer l’instabilité dans le
pays. (PL)
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