Salvador : 34 ans
après l'assassinat de Monseigneur Arnulfo Romero
LE peuple salvadorien a rendu hommage, les 23 et 24
mars, à la mémoire de l’archevêque de San Salvador, Mrg
Oscar Arnulfo Romero, à l’occasion du 34e anniversaire
de son assassinat, avec des rassemblements, des marches
et des manifestations religieuses dans les églises et
dans les rues.

Le peuple salvadorien n'oublie pas les
enseignements de Mgr Romero en faveur des
pauvres. |
« San Romero de America », « Mgr Romero, le pasteur
des pauvres du Salvador », faisaient partie des slogans
écrits sur les chemises ou les pancartes que beaucoup de
manifestants brandissaient d’une main, tandis que dans
l’autre, ils portaient une petite lanterne en carton
éclairée d’une bougie, lors d’une marche vers la crypte
de la cathédrale métropolitaine de San Salvador, où
reposent les restes de l’archevêque martyre.
Les pèlerins, parmi lesquels figuraient aussi des
religieuses et des prêtres, venaient de différentes
paroisses du pays ; ils ont parcouru les rues du secteur
ouest de San Salvador entonnant des cantiques religieux
entrecoupés de vivats à la mémoire de Mgr Romero, qui
fut assassiné d’une balle dans la poitrine pendant qu’il
officiait à l’hôpital de la Divine Providence le 24 mars
1980. Son seul crime fut de dénoncer
l’injustice sociale et la répression militaire qui
sévissait au Salvador.
Son assassinat fut l’un des événements qui marqua le
début de la guerre civile de ce pays d’Amérique centrale,
et qui a duré jusqu’en 1992, faisant plus de 75 000
morts, et durant laquelle furent commises de graves
violations des droits humains. Une Commission de la
vérité, créée par l’ONU en 1983, a accusé le dirigeant
d’extrême droite Roberto d’Aubuisson, décédé d’un cancer
en 1992, d’être responsable de l’assassinat de Mrg
Romero.
En mars 2010, le président de gauche Mauricio Funes,
a mis fin au silence officiel autour de l’assassinat de
Mrg Arnulfo Romero pendant les 20 ans de gouvernement de
droite jusqu’en 2009. Au nom de l’État salvadorien, il a
demandé pardon pour cet assassinat.