Lidice Valenzuela
Garcia
LA Bolivie connaît une croissance soutenue sous la
direction du président Evo Morales, qui aspire à la
réélection le 12 octobre prochain avec un programme en
12 points qui pourrait faire de ce pays andin l’une des
économies les plus développées d’Amérique du Sud, dans
le cadre de la construction de la société du vivre bien
orientée vers l’équité sociale.

Le président Evo Morales jouit de plus de 60% du
soutien populaire à l’approche
des prochaines élections générales en Bolivie.
Dès le début du premier mandat de Morales en 2005,
les technocrates capitalistes et la droite régionale
assuraient que le nouveau président ne resterait pas
longtemps au gouvernement et qu’il n’avait pas les
connaissances nécessaires pour mener à bien ses
transformations anti-néolibérales pour construire un
nouveau pays, comme il s’était engagé à le faire depuis
sa première campagne électorale.
Cependant, non seulement Morales est parvenu à
déjouer les plans de ses ennemis visant à le renverser,
mais il a permis une croissance soutenue de son pays au
cours des 13 dernières années, dont les retombées ont
été mises au service du bien-être social grâce aux
nouvelles méthodes économiques en marge des lois du
marché.
L’année dernière, la Bolivie a enregistré une
croissance de 6,8% et ses réserves sont passées de 8
milliards de dollars en 2006 à 33 milliards à l’heure
actuelle. D’après des statistiques du Fonds monétaire
international, cette tendance se maintiendra avec une
prévision de 5,1% cette année et de 6,8% en 2015.
Le gouvernement de Evo Morales, qui a nationalisé les
secteurs les plus importants de l’économie nationale –
pétrole et gaz – et procédé à l’industrialisation du gaz
naturel et du lithium, a à son actif une gestion
transparente marquée par l’inexistence, jusqu’à ce jour,
de manifestations de corruption, de détournements de
fonds ou d’autres maux qui rongent certaines économies
latino-américaines.
Par ailleurs, l’expansion économique est appelée à se
renforcer avec la nouvelle Loi sur les investissements,
qui favorisera la venue de capitaux étrangers grâce à
une planification stratégique efficace. En outre, la
Bolivie profitera de la richesse créée par
l’industrialisation du lithium dans les sept prochaines
années, un métal qui bénéficie d’une forte demande et
dont ce pays dispose de 85% des réserves mondiales.
Il y a quelques jours, le président Evo Morales a
présenté son nouveau programme de gouvernement aux
membres de son parti, le Mouvement vers le socialisme
(MAS) et à d’autres dirigeants nationaux afin de les
informer des 12 points essentiels de sa gestion s’il
était reconduit. Les priorités du programme sont
essentiellement liées à l’économie et à la société, deux
questions chères à cet ancien dirigeant syndical des
paysans producteurs de feuilles de coca.
Pour les analystes, le dénommé « facteur Evo » est
fondamental pour la réalisation des grands projets d’un
pays jadis régulièrement secoué par les coups d’État. Sa
simplicité, son charisme et ses qualités de
communicateur avec les masses populaires ont permis au
président d’unir une société longtemps régionalement et
ethniquement fragmentée, autour d’un objectif commun.
Les points de l’agenda gouvernemental sont ambitieux
mais réalisables, Morales disposant d’une économie
planifiée et d’un soutien majoritaire de la population,
dont une large majorité des peuples originaires.
À la réunion de présentation de son nouveau projet de
gouvernement ont également assisté, en plus des
représentants du MAS, le Comité exécutif de la Centrale
ouvrière bolivienne (COB) et des ministres, des vice-ministres,
des gouverneurs, des maires et des députés.
Cet agenda de gouvernement prévoit des actions dans
les domaines social, économique, productif et politique,
qui seront débattues par les principales organisations
sociales comme la COB et ses organisations
professionnelles et territoriales dans le contexte de
mise en œuvre d’un grand projet national.
Parmi les aspects essentiels du programme figure la
réduction de l’extrême pauvreté à 9%, la construction de
près de 100 000 nouveaux logements, le développement de
l’énergie atomique à des fins pacifiques, l’élimination
des importations d’essence, l’inauguration de quatre
hôpitaux dotés d’une technologie de pointe et la
création de 1 500 nouveaux emplois pour les
professionnels récemment diplômés.
Dans son rapport, le président a rappelé que lors de
son accession au pouvoir en 2005, la proportion de
personnes vivant dans l’extrême pauvreté était de 38%,
et que ce taux a été réduit à 18%. Il a souligné qu’il
n’a pas été facile de s’attaquer à ce fléau social qui
touche encore une centaine des 339 communes du pays.
Concernant les services de base, il a annoncé une
couverture en eau potable de 100% pour 2020 dans les
zones urbaines, et de 90% dans les régions rurales du
pays, et que le système de collecte des eaux usées
profitera à 80% de la population urbaine et 60% de la
population rurale.
L’objectif du système électrique est l’élimination
des éclairages à gaz encore employés dans certaines
communautés. En 2025 le pays offrira une couverture
complète en matière d’électricité.
Evo Morales a précisé que « cette vaste rencontre
sera suivie de la présentation juridique du Programme de
gouvernement 2015-2020 au Tribunal suprême électoral »,
en soulignant que le projet avait préalablement été
débattu par son président Alvaro Garcia Linera et ses
ministres.
Dans le domaine social, le document prévoit la
construction de quatre modernes hôpitaux spécialisés
dans la cardiologie, neurochirurgie et néphrologie,
oncologie et gastro-entérologie, ainsi que d’une
quarantaine d’autres établissements de soins modernes.
Dans la sphère de l’éducation, l’horaire scolaire
sera élargi et de nouvelles matières seront ajoutées
afin d’élever la culture générale intégrale, et en
matière sportive le programme prévoit la construction de
trois nouveaux stades d’une capacité de 60 000 places
chacun dans les villes de La Paz, Cochabamba et Santa
Cruz, ainsi que de nouveaux centres sportifs de haut
rendement et des piscines semi-olympyques en milieu
rural.
La construction de logements fera 83 000 nouveaux
bénéficiaires (43 000 multifamiliaux et 40 300
unifamiliaux) , et 125 000 autres seront réparés.
Le président a insisté sur le fait que pendant les 9
années de sa gestion la Bolivie a obtenu son
émancipation politique et économique, et qu’à partir de
son nouveau mandat, en cas de réélection, le principal
objectif sera d’assurer l’émancipation technologique et
scientifique de la Bolivie à partir de l’installation de
centres de recherche et d’innovation, et que des
investissements sont prévus à cette fin.
À l’heure actuelle, le tandem gouvernemental Morales-Garcia
Linera est crédité de plus de 60% des intentions de
vote, tandis que les partis de l’opposition n’ont pas de
programme solide à présenter au peuple aux prochaines
élections du mois d’octobre prochain. (Tiré de Cubahora)
•
LE PROGRAMME DE GOUVERNEMENT D’EVO MORALES POUR LE
QUINQUENNAT 2015-2020
1. Élimination de l’extrême pauvreté
2. Services de base
3. Ensemble pour une Bolivie digne (Santé)
4. Révolution Indépendance technologique et scientifique
5. Un pays productif et industrialisé avec de l’emploi
6. La promotion de Notre nourriture
7. L’eau pour la vie et le respect de la Terre mère
8. L’intégration de la Bolivie
9. Préserver le présent pour assurer l’avenir
10. Ensemble pour un pays sûr
11. Révolution dans la justice bolivienne
12. Tous pour un Nouvel ordre mondial
• L’ÉTAT plurinational de Bolivie est un pays situé
au centre ouest de l’Amérique du Sud doté d’une
population d’un peu plus de 10 millions d’habitants. Il
partage ses frontières au nord et à l’est avec le Brésil,
au sud avec le Paraguay et à l’ouest avec le Chili et le
Pérou.
• Juan Evo Morales Ayma est le président de l’État
plurinational de Bolivie. C’est l’un des fondateurs du
Mouvement vers le socialisme (MAS) qui dirigea les
manifestations d’octobre 2003. Depuis 1996, il préside
le Comité de coordination des six fédérations de
producteurs de coca dans la zone du tropique de
Cochabamba.
• Aux élections de 2005, Evo Morales a obtenu près de
54% des voix, devenant ainsi le premier président
d’origine amérindienne. Il a assumé le pouvoir le 22
janvier 2006.