LES services secrets kurdes avaient
informé les agences homologues nord-américaines
et britanniques des projets du groupe État
islamique d’Irak et du Levant (EIIL)
d’attaquer Bagdad, et ce plusieurs mois
avant que les groupes islamistes aient
commencé à gagner du terrain en Irak, mais
les puissances occidentales n’ont rien fait
pour les en empêcher.

Le
gouvernement irakien n’a pas pu empêcher les
groupes djihadistes de l’EIIL de s’emparer
de plusieurs villes importantes du pays.
Alors que le gouvernement irakien a perdu
le contrôle du nord de l’Irak, un article du
journal The Telegraph affirme que des hauts
fonctionnaires des services de renseignement
kurdes ont tenté de convaincre leurs
homologues de la CIA, du MI6 et du
gouvernement central irakien que le groupe
EIIL pouvait représenter une grande menace
pour la stabilité de l’Irak. Ces
avertissements sont restés lettre morte.
Les services secrets kurdes avaient
également mis en garde sur le fait que
l’EIIL attirait dans ses rangs des musulmans
nés à l’étranger. Ainsi, Rooz Bahajat, un
haut fonctionnaire des services secrets
kurdes, a affirmé que près de 4 000
étrangers se battaient aux côtés des
radicaux de l’EIIL et que, entre 400 à 450
d’entre eux sont des citoyens britanniques
qui ont été convaincus de s’enrôler dans les
rangs de l’insurrection.
Rupert
Colville, porte-parole du Haut-Commissariat
des Nations Unies pour les droits de l’Homme,
a dénoncé les centaines d’assassinats commis
par l’EIIL dans le nord de l’Irak, et exige
que les responsables soient jugés.
Par ailleurs,le renseignement kurde a
informé ses homologues occidentaux qu’une
alliance formelle entre les membres de
l’EIIL et d’anciens membres du parti Bass –
au pouvoir durant le gouvernement de Saddam
Hussein – était sur le point de se
concrétiser, ce qui pourrait donner lieu à
une attaque contre la ville de Mossoul,
ainsi que d’autres villes du nord de l’Irak.
« Nous avons obtenu cette information,
que nous avons alors communiquée au
gouvernement britannique et au gouvernement
nord-américain », a déclaré Bahjat au
Telegraph. « Nous connaissions parfaitement
la stratégie que ces groupes allaient
utiliser, leur planification militaire. Tout
est tombé dans l’oreille d’un sourd », a
conclu l’officier.
Par ailleurs, selon d’autres opinions,
les États-Unis ont contribué à la crise
actuelle en Irak, en armant les rebelles
syriens qui luttent contre les président
Bashar el-Assad, ce qui a permis de créer
« un refuge sûr » pour les djihadistes qui
traversent la frontière pour attaquer le
gouvernement irakien.
LA VAGUE DE VIOLENCE

L’EIIL est un
monstre qui a grandi avec le soutien des
États-Unis et de l’OTAN. Ce groupe
terroriste est responsable de nombreux
massacres en Irak. Sur la photo, le
terroriste est armé d’un fusil automatique
Plus d’un millier de personnes ont perdu
la vie et plus de 1 200 ont été blessées
durant la dernière vague de violence en
Irak, où le groupe terroriste EIIL a
intensifié son offensive, notamment dans les
régions du nord.
« Dans les trois provinces du nord de
l’Irak, Ninive (nord-ouest), Diyala (est) et
Salah al-Din (centre), environ 757 personnes
ont été assassinées et 599 ont été blessées
entre le 5 et le 22 juin », a annoncé le
porte-parole du Haut-Commissariat des
Nations Unies pour les droits de l’Homme,
Rupert Colville.
Selon Colville, ce nombre est une
estimation minimale. Parmi les victimes, on
compte un nombre élevé d’exécutions
sommaires et d’assassinats extrajudiciaires
de civils, de policiers et de soldats, en
dehors des lieux où se déroulent les combats.
« À Bagdad, et dans les régions du sud,
environ 318 personnes ont été assassinées et
590 ont été blessées », durant la même
période, a ajouté le porte-parole, en
précisant que la majorité d’entre elles ont
été victimes d’attentats à la bombe.
Le fonctionnaire des Nations Unies a
également évoqué les vidéos diffusées par
l’EIIL, qui montrent les traitements
inhumains infligés aux prisonniers, les
assassinats de soldats et de civils, selon
leur ethnie ou leur religion.
Les
milices radicales de l’EIIL se sont
renforcées dans le nord de l’Irak, où elles
se sont emparées de la ville de Mossoul.
Pour conclure, il a demandé au
gouvernement irakien d’enquêter sur tous les
cas d’assassinats, spécialement ceux
perpétrés par les terroristes de l’EIIL, et
de déférer à la justice tous les
responsables, selon les lois du pays.
Le 15 juin dernier, le groupe takfiri de
l’EIIL a diffusé, à travers le réseau social
Twitter, une série de vidéos montrant
l’exécution d’environ 1 700 soldats irakiens,
à Tikrit, au nord de Bagdad.
Ce massacre n’est qu’une petite partie
des exactions commises par l’EIIL, qui
compte sur le soutien de certains éléments
du parti bassiste (sunnite) d’Irak. (Tiré
de RT et Hispantv)