Assassin
en Irak, bourreau à Guantanamo et
diffamateur du Venezuela : voici John Kelly
!
Jean-Guy
Allard
GUERRE contre le terrorisme, lutte contre
le trafic de drogue, aide humanitaire,
coopération militaire… Tous les prétextes
utilisés par le Commandement sud pour
renforcer sa présence en Amérique latine se
sont effondrés d’un seul coup lorsque le
général John Kelly a agressé devant le
Congrès des États-Unis la nation d’Hugo
Chavez en contribuant grossièrement à la
campagne internationale de désinformation
contre le Venezuela.

Les
États-Unis envisagent des
sanctions contre le Venezuela
dans leur offensive pour
provoquer le renversement du
gouvernement du président
Nicolas Maduro. |
Dans une récente intervention au Congrès
qui a été abondamment relayée avec
complaisance par la Voix de l’Amérique (VOA),
arme de propagande du gouvernement US, Kelly
a signalé que le Venezuela se trouvait au
bord de l’abîme, confronté à une véritable
catastrophe « en termes économiques et de
démocratie ».
Avec la complicité des agences de presse
internationales, qui ont pris ces
déclarations comme parole d’évangile, et,
s’appuyant sur le soi-disant prestige de son
uniforme des US marines, le vétéran officier
a aligné une série d’« observations » qui,
examinées à la loupe, relèvent de la pure
science fiction.
Interrogé sur d’éventuelles sanctions, de
la part des USA, « à l’encontre des
militaires impliqués dans des violations des
droits de l’Homme dans ce pays » (sic), le
général Kelly a signalé que « plus il y aura
de restriction à leur liberté de mouvement
ou à leurs comptes en banque », plus on
pourra les pousser à avoir une vision
différente de l’avenir du Venezuela.
BOURREAU EN CHEF DU CAMP DE GUANTANAMO

L’administration du président
Barack Obama a nommé le général
de corps d’infanterie de marine
John Kelly au poste de chef du
Commandement sud, en
reconnaissance de ses services... |
Alors qu’il réclamait le respect des
droits de l’Homme, ce haut officier du
Pentagone a omis de rappeler qu’il est le
principal responsable de l’installation du
sinistre camp de concentration de Guantanamo
– situé en territoire cubain occupé –, où
depuis des années, des prisonniers suspectés
de terrorisme qui n’ont jamais été jugés par
un tribunal sont soumis à des conditions
infrahumaines, à la torture, certains
d’entre eux ayant été poussés au suicide.
Pendant ses nombreux voyages – célébrés
en fanfare par les différentes ambassades US
en Amérique latine –, John Kelly ne manque
jamais de faire l’éloge de la soi-disant « mission »
du Commandement sud qu’il dirige, répétant à
qui veut l’entendre que « la lutte contre le
trafic de drogue est la priorité numéro un
de nos troupes », une tâche qui s’est avérée
un cuisant échec.

Le
général John Kelly a adhéré à la
brutale campagne médiatique
contre le gouvernement du
Venezuela. |
Dans plusieurs pays, il finance des corps
policiers répressifs sous des prétextes
humanitaires d’aide à la réinsertion sociale,
en distribuant du matériel, des véhicules et
des armes en tout genre.
Cependant, le passé de John Kelly et son
ascension dans la hiérarchie militaire
impériale nous révèle un homme peu enclin à
s’embarrasser de scrupules humanitaires, ce
qui l’a conduit à exécuter les missions les
plus sanglantes au nom du pouvoir impérial.
Kelly fut officier de combat à Bagdad et
Tikrit en 2003, et à Falloujah, l’année
suivante, où il s’est « illustré » par son
efficacité meurtrière.

John
Kelly s’acquitta des missions
les plus sanglantes à Bagdad et
Tikrit en 2003, et ensuite à
Falloujah, l'année suivante, où
il s'« illustra » par sa
mortelle efficacité. |
En 2009, il a atteint le point culminant
de ses aventures d’assassin d’élite en
dirigeant les opérations de 25 000 soldats
US en Irak, au milieu de vastes missions de
nettoyage qui firent des nombreuses victimes
civiles de tous âges.
En guise de récompense, en 2011 le
général Kelly se vit confier le poste de
conseiller militaire supérieur au
Secrétariat à la défense, avant de devenir
la plus haute autorité du Commandement sud
des États-Unis, responsable de la présence
militaire US en Amérique latine et basé à
Miami.
« NOUS LES SURVEILLONS »

Transféré du
Panama à Miami en 1998, le
Commandement sud de l’armée des
États-Unis (Southern Command,
Southcom) est le principal
dispositif militaire de l’empire
du Nord en Amérique latine. |
Rompu aux techniques de propagande et de
manipulation des masses, Kelly aime à
agrémenter ses discours d’arguties
fallacieuses sur une prétendue « présence
iranienne en Amérique latine », une pilule
agréable à avaler pour certains de ses
compatriotes et qui fait leurs délices dans
leurs élans anti-islamistes.
Ce général va-t-en-guerre voit des
Iraniens « notamment dans des pays comme le
Venezuela », même s’il reconnaît qu’« ils ne
représentent pas une menace réelle ». « Mais,
nous les surveillons », ajoute-t-il avec
véhémence, confirmant ainsi les opérations
illégales d’ingérence et d’espionnage de son
personnel sur le territoire vénézuélien.
John Kelly est le promoteur du concept
absurde d’une prétendue présence en Amérique
latine d’éléments liés aux milices
libanaises chiites du Hezbollah qui, selon
lui, opèreraient « en toute liberté » au
Venezuela, en Argentine, au Brésil et « à la
frontière du Paraguay » (sic).
Lorsqu’il n’est pas absorbé par son
travail d’ingérence, John Kelly retourne
jouir d’un repos qu’il estime bien mérité
dans son imposante demeure à Coral Gables
(Miami), au loyer estimé à 160 000 dollars
par an, et assisté d’une ribambelle de
domestiques.