La
communauté internationale
avec Cuba
L’ASSEMBLÉE générale des Nations Unies a
adopté le mardi 28 octobre, par 188 voix sur
ses 193 membres, la résolution « Nécessité
de lever le blocus économique, commercial et
financier exercé contre Cuba par les États-Unis
d’Amérique ».
Pour la 23e fois consécutive,
le principal organe de délibération des
Nations Unies s’est prononcé catégoriquement
pour la levée du siège imposé pendant plus
d’un demi-siècle à la grande île de la
Caraïbe, lequel a provoqué des dommages
estimés à 1125,34 milliards de dollars et
des pertes humaines incalculables.
La résolution condamnant le blocus été
approuvée par 188 voix, contre deux (États-Unis
et Israël) et trois abstentions (Îles
Marshall, Micronésie et Palau).
Les votes à l’Assemblée générale sur la
nécessité de mettre un terme à cette mesure
de coercition maintenue par dix
administrations US, tant démocrates que
républicaines, ont commencé en 1992.
Les États-Unis et Israël ont voté contre
le projet de résolution, et les États
fédérés de Micronésie, les îles Marshall et
les Palau se sont abstenus.
Des organisations intergouvernementales
et des représentants de divers pays ont
exprimé leur soutien à Cuba et ont condamné
le blocus économique, commercial et
financier exercé par les États-Unis depuis
plus d’un demi-siècle.
Au nom du Mouvement des pays non alignés
(NOAL), le représentant iranien Mohammad
Javad Sharif a affirmé que le blocus des
États-Unis constitue le principal obstacle
au développement de Cuba, et il l’a qualifié
d’ « injustifiable ».
Par ailleurs, l’ambassadeur bolivien
Sacha Llorente, qui a pris la parole au nom
du Groupe des 77 et la Chine, a considéré le
blocus comme « une menace pour
l’Humanité » et « une violation
flagrante des principes consacrés dans la
Charte des Nations Unies et par le Droit
international ».
« Les vies humaines sont menacées, et
les services de santé publique sont affectés
par le blocus, de même que l’éducation, la
culture, le sport, les finances, la banque,
le commerce extérieur et les investissements
étrangers », a-t-il souligné.
Pour sa part, le représentant du Costa
Rica, Juan Carlos Mendoza, a lancé un appel
au nom de la Communauté des États d’Amérique
latine et de la Caraïbe (CELAC), à respecter
sans conditions la souveraineté et la libre
détermination de Cuba.
Il a qualifié de « sévère » le
siège imposé à l’Île caraïbe par les USA qui,
a-t-il rappelé, « a provoqué de graves
dommages économiques au peuple cubain ».
Le représentant de l’Argentine, Carlos
Felipe Martinez, qui s’est exprimé au nom
des pays membres du Marché commun du Sud (Mercosur),
a signalé que le blocus est « moralement
injustifiable », et que les mesures qui
en découlent « n’ont plus leur place dans
le monde actuel ».
Le représentant permanent de la Russie
auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, a
rappelé que son pays s’oppose à toute mesure
punitive discriminatoire utilisée comme un
instrument d’ingérence dans les affaires
intérieures des États.
L’ambassadeur vénézuélien Samuel Moncada
a condamné quant à lui les agressions contre
des pays tiers qui ont des rapports avec
Cuba, comme le blocus, la loi Helms-Burton
et d’autres mesures de coercition. Il a
notamment critiqué la traque des activités
des entreprises cubaines et de pays tiers,
dont le consulat cubain à Washington, qui
pendant plus d’un an a été privé de ses
services financiers.
Au nom de l’Union européenne, le vice-représentant
permanent de l’Italie auprès de l’ONU, Inigo
Lambertini, a souligné que « les effets
de la législation extraterritoriale et des
mesures administratives et judiciaires
unilatérales » des États-Unis contre
Cuba « ont des effets négatifs sur les
intérêts de l’Union ».
« Nous ne saurions accepter que des
mesures imposées unilatéralement entravent
nos relations avec Cuba », a déclaré le
diplomate, après avoir indiqué qu’une levée
de l’embargo (blocus) « pourrait
faciliter une ouverture de l’économie
cubaine, ce qui profiterait à la population ».
Se sont également prononcés en faveur de
Cuba et contre le blocus des États-Unis :
les représentants du Mexique, de l’Inde, de
l’Algérie, du Vietnam, de Chine, du Belarus,
de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, de
Colombie, du Brésil, de l’Indonésie, des
Îles Salomon et du Zimbabwe.
De nombreuses délégations ont félicité
Cuba, le pays à avoir envoyé le plus grand
nombre de médecins en Afrique de l’Ouest
pour aider à contenir l’épidémie à virus
Ébola.
DES ARGUMENTS REBATTUS
Le représentant des États-Unis à l’ONU,
Ronald Godard, a reproduit une fois de plus
les mêmes arguments que ceux invoqués depuis
plus de 20 ans par son pays à l’Assemblée
générale pour justifier sa politique
d’agression contre l’Île.
Il a tenté de présenter les mandats que
reçoivent les citoyens cubains de leurs
familles comme une aide du gouvernement des
États-Unis, alors qu’en réalité le blocus
interdit toute assistance à notre pays.
Il a rejeté la responsabilité de la
faible connectivité à Internet de l’Île sur
le gouvernement cubain, se gardant bien de
dire que ce sont les autorités de son pays
qui empêchent Cuba d’avoir accès aux
nombreux câbles à fibre optique environnants,
aux logiciels et au matériel informatique,
ainsi qu’à des nombreux Cubains d’accéder à
de nombreux sites Web.
Dans son discours, Godard a royalement
ignoré les critiques parues ces derniers
temps dans plusieurs grands médias de son
propre pays, qui remettent de plus en plus
en question le blocus, ainsi que les
déclarations de hauts fonctionnaires de son
gouvernement quant à la nécessité d’un
changement.
En réponse à l’intervention du diplomate
nord-américain, la représentante du
Nicaragua, Maria Rubiales, a été catégorique :
« Une fois de plus, à cette Assemblée,
les États-Unis cherchent à nous plonger dans
la confusion en usant d’arguments qui ne
convainquent personne et qui sont le reflet
de ces politiques obsolètes, de leur égoïsme
et leur arrogance impériale ».
« Souhaitons que les États-Unis se
décident à rectifier leurs politiques et
mettent un terme à leur isolement volontaire.
Nous les invitons à rejoindre la communauté
internationale et à nous accompagner pour en
finir avec un passé et construire un avenir
d’amitié, de coopération et de respect
mutuel », a-t-elle conclu.