Le blocus n’a aucune raison d’être
Des spécialistes participent à une
vidéoconférence à La Havane sur les dommages provoqués à
l’économie cubaine par le blocus des États-Unis
Claudia Fonseca Sosa

« Les États-Unis persistent dans leur
philosophie du châtiment. Ils ne pardonnent pas Cuba
d’avoir pris les rênes de son propre destin il y a plus
de 50 ans », a déclaré à La Havane Josefina Vidal,
directrice générale pour les États-Unis
du
ministère
des Relations extérieures.
Lors d’un
point de presse à l’issue d’une vidéoconférence avec des
spécialistes depuis Washington sur les dommages
provoqués à l’économie cubaine par le blocus des
Etats-Unis, la fonctionnaire a souligné que la
Maison-Blanche persiste dans cette philosophie, Cuba
ayant décidé souverainement de se mettre au service des
intérêts de son peuple, sans ingérence et sans
domination étrangère.
La
diplomate a précisé que la prise de conscience est de
plus en plus forte que cette philosophie est loin de
servir aux intérêts des États-Unis, et les centres
universitaires, institutions, personnalités politiques,
religieuses et hommes d’affaires sont de plus en plus
nombreux à demander au gouvernement de renoncer à sa
politique obsolète.
Concernant
l’avenir des relations avec les États-Unis, elle a
affirmé que le blocus économique, commercial et
financier reste la priorité numéro un dans la politique
nationale. « Les deux pays peuvent discuter, et si
les deux gouvernements, de manière raisonnable et
civilisée, se proposent de sortir de cette impasse qui
dure depuis plus de 50 ans, ils peuvent le faire »,
a-t-elle dit.
Au cours de
la vidéoconférence retransmise en direct sur la chaîne
Cubavision international, Andrés Zaldivar Diegez,
directeur du Centre des recherches historiques de la
Sécurité de l’État, a offert l’historique de la traque
financière déclenchée contre notre pays depuis
l’instauration du blocus en 1962.
Pour sa
part, le chercheur cubain Jonathan Quiros Santos, du
Département du commerce et d’intégration du Centre
d’études sur l’économie mondiale, a indiqué que le
blocus a provoqué des dommages se montant à plus de 100
milliards de dollars, et que les amendes infligées à la
banque française BNP Paribas illustrent une
recrudescence du blocus.
Depuis
Washington, le professeur universitaire Phil Peter et
l’avocat Robert Muse ont mis l’accent sur les effets
négatifs du blocus pour les entreprises nord-américaines
et les pertes en termes d’opportunités d’affaires et de
commerce.
Phil Peter,
président du Cuban Research Group, a souligné que
la levée de cette mesure de coercition multiplierait les
opportunités d’échanges dans de nombreuses sphères comme
les investissements, le tourisme et le commerce, et que
les compagnies nord-américaines et d’ailleurs souhaitant
investir dans le secteur énergétique cubain pourraient
participer à l’exploration en eaux profondes du Golf du
Mexique.
Pour sa
part, Robert Muse s’est référé à la marge de manœuvre de
l’administration Obama pour lever le blocus et procéder
à une normalisation des relations bilatérales.
« Si le
président Obama faisait preuve de volonté politique, il
pourrait lever les sanctions économiques et rayer Cuba
de la liste des État soutenant le terrorisme »,
a-t-il dit.
Le 28 octobre
prochain aura lieu le débat de l’Assemblée générale de
l’Organisation des Nations Unies sur le blocus
économique, commercial et financier exercé par les
États-Unis contre Cuba.
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