« LES AMIS »
Une nouvelle usine de transformation a été inaugurée en
hommage à l’attaque du 26 juillet 1953
German
Veloz Placencia
« LES AMIS », une usine
industrielle de transformation des graines du neem (margousier)
a été inaugurée récemment dans la municipalité de Mayari,
dans la province d’Holguin, en hommage aux liens
fraternels entre le leader vénézuélien Hugo Chavez Frias
et Fidel et Raul Castro.
C’est aussi une possibilité
d’améliorer le potentiel productif de la province. En
effet, la disponibilité de produits biologiques
utilisant les propriétés insecticides naturelles du neem
pour lutter contre les maladies des plantes et des
animaux, viendra s’ajouter à la garantie de disposer de
l’eau nécessaire à l’agriculture grâce aux travaux
hydrauliques de dérivation est-ouest, effectués
récemment dans la région.
L’usine, d’un coût de plus de
3,4 millions de pesos, fait partie des infrastructures
construites par Cuba afin de réduire les importations et
diminuer les consommations d’insecticides, de
fertilisants et autres produits chimiques, employés dans
le secteur de l’agriculture et de l’élevage, a confirmé
le docteur José Antonio Fraga Castro, directeur du
groupe Labiofam.
« Ce groupe n’est pas une charge
pour l’État car il s‘autofinance depuis 18 ans, si bien
que les investissements qu’il réalise aujourd’hui dans
le pays, supérieurs à 50 millions de pesos, sont issus
de ses propres revenus », a déclaré le directeur.
DES OPTIONS BIEN CALCULÉES
« Pour diminuer les coûts, il a
été utilisé un corps de bâtiment obsolète qui avait
servi autrefois d’atelier pour des engins agricoles. De
même, une partie importante des structures métalliques
et des câbles utilisés viennent d’entreprises de nickel
qui ont été démontées », a expliqué Adrian Hernandez
Calzadilla, directeur de la succursale Labiofam
d’Holguin.
L’usine, située près du village
de Guaro, est le fruit de la compétence de spécialistes
cubains du ministère de l’Agriculture. Les principaux
équipements ont été fournis par une entreprise étrangère
qui possède une vaste expérience dans l’assemblage et
l’exploitation des usines de ce type.
Cette installation, dotée d’une
technologie efficiente, est la principale composante
d’un complexe agro-industriel, intégré aussi par un
centre de reproduction d’entomophages et
entomopathogènes, réparé intégralement et équipé de
nouveaux moyens.
« Dans l’avenir, dans le cadre
du Programme de développement intégral de la
municipalité de Mayari, une usine sera construite pour
fabriquer des bio-pesticides et des bio-fertilisants à
partir de micros organismes », a indiqué Adrian
Hernandez. Pour comprendre le processus de production,
il suffit de suivre le plan structurel de l’usine,
composée par les plates-formes extérieures (fermées ou
en plein air), destinées au séchage de la matière
première, qui est conservée ensuite dans un entrepôt
avant le processus de presse et d’extraction.
« Finalement, l’huile obtenue
est transférée dans la zone de formulation, où sont
élaborés des produits comme OleoNim 80, efficaces pour
éliminer la mouche blanche, les acariens et les insectes
suceurs et mastiqueurs qui s’attaquent généralement aux
légumes et aux plantations de café et d’agrumes », a
expliqué Adrian Hernandez. On l’emploie également comme
base pour l’élaboration de shampooing et de certains
médicaments, crèmes et lotions.
Aujourd’hui, la municipalité est
en condition de produire 2 600 tonnes de graines de cet
arbre extraordinaire. Elle dispose de 840 hectares qui
atteindront les 2 000, selon un programme qui répond à
la capacité de l’usine, dessinée pour presser
quotidiennement 8 tonnes lorsque sera installé d’autres
machines.
Le neem possède un cycle
productif de trois mois. Sa récolte débute fin juillet
jusqu’à début septembre et le processus industriel
s’effectue dans la période d’octobre-décembre.
C’est pourquoi, afin d’éviter
les interruptions le reste du temps, l’installation
dispose d’une autre ligne de production, équipée de
presses et de filtres adéquates, pour extraire des
huiles à base de graines de sésame, d’arachide et de
tournesol, selon les différentes périodes de récoltes.
De cette façon on obtient des
huiles comestibles. La masse solide restante après le
passage de la matière première à travers les presses ne
sera pas perdue. Celle du sésame sera utilisée pour
faire des desserts et celle du tournesol et de
l’arachide seront utilisées comme aliments pour bétail à
haute valeur protéique.
Fin juin, lorsque l’usine a été
mise en route, avec l’approbation des spécialistes de
l’entreprise, elle a commencé par la transformation des
graines de tournesol, qui ont été achetées auparavant à
d’autres entités de production du pays, de même que les
deux autres espèces oléagineuses.
OBJECTIFS FUTURS
Si la tâche immédiate est
d’obtenir la cohésion des 86 employés de l’usine, il
existe aussi des objectifs futurs.
Selon l’étude de faisabilité de
l’investissement, après deux années de production, il
sera possible d’exporter de l’huile de neem et ses
dérivés, dont il faudra certifier le processus de
fabrication avec les normes ISO de qualité, reconnues
mondialement.
Une autre étape sera d’inscrire
et de breveter tous les produits principaux et leurs
dérivés, sans négliger leur lente incorporation au
commerce de détail afin que la population puisse les
acquérir.
L’ingénieur Julio Antonio Quiala
Céspedes, technologue principal, est persuadé de la
réussite à venir. La création de l’usine lui a donné les
possibilités de poursuivre sa carrière professionnelle
après la fermeture de l’industrie de Nickel située à
Nicaro, dans laquelle il a travaillé pendant 17 ans.
La technologie manuelle, a-t-il
dit, semble possible et applicable. Entre autres choses,
cela permet aux travailleurs sans formation préalable
sur ce type d’équipement, d’acquérir en peu de temps les
aptitudes productives nécessaires.
Quant à l’avenir, il dépend
selon lui, d’approvisionnements stables en matières
premières et de la disponibilité d’autres ressources,
notamment des pièces détachées, et il insiste sur
l’importance de l’entretien quotidien apporté aux
équipements, la maintenance planifiée et exécutée à
temps, ainsi que la formation professionnelle.
« Nous avons commencé à forger
le sentiment d’appartenance alors que ce n’était qu’un
corps de bâtiment avec beaucoup de travail à réaliser
pour le transformer en installation industrielle. Dès ce
moment-là, les travailleurs de la future usine ont
travaillé de façon très unie avec les brigades de
construction dans presque toutes les tâches et nous
n’avons pas cessé jusqu’au moment de voir l’usine dans
la phase de mise en fonction. »
|