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Artemisa : une ville en plein essor
• La Ville Rouge a
célébré la cérémonie du 26 juillet, Journée de la
Rébellion nationale, avec de nouvelles réussites
sociales et économiques, au bénéfice de sa population
Ana Maria
Dominguez Cruz
IL y a trois ans, tout a changé
pour Artemisa. Autrefois une des municipalités de La
Havane, la ville est devenue chef-lieu de la province de
même nom, qui comprend les villes de Mariel, Guanajay,
Caimito, Bauta, San Antonio de los Baños, Güira de
Melena, Alquezar, Bahia Honda, Candelaria et San
Cristobal.

Depuis lors et jusqu’à ce jour,
elle a dû faire face à des défis sociaux et économiques
qui doivent, conformément aux déclarations du président
Raul Castro, démontrer ce que le socialisme peut
atteindre dans notre pays, car le potentiel et la
volonté du peuple ne manquent pas.
Avec un nouveau modèle de
gestion du gouvernement local, l’application de
nouvelles conceptions dans la direction politique et
administrative de la région et avec la mise en œuvre, de
façon expérimentale, d’un nouveau système de
commercialisation des produits agricoles et de
l’élevage, qui diminue les pertes et raccourcit le
circuit entre le producteur et le consommateur, Artemisa
montre déjà des résultats encourageants.
Loin de s’endormir sur leurs
lauriers, les habitants continuent à faire tous les
efforts pour se maintenir comme une région à forte base
agricole et pour atteindre de meilleurs indices de
développement industriel.
La Zone spéciale de
Développement de Mariel est un pilier fondamental dans
la réussite de cet objectif, en permettant à Cuba
d’augmenter les exportations, de diminuer efficacement
les importations, de lancer des projets de haute
technologie et de développement local, ainsi que de
générer de nouvelles sources d’emploi, comme l’a
expliqué Juan Dominguez, président de l’Assemblée
provinciale du Pouvoir populaire à l’émission La Table
Ronde : Artemisa, une province en plein essor.
Mariel sera sans doute un pôle
d’intérêt pour l’investissement national et étranger,
mais aura également des retombées sur la vie quotidienne
de la population d’Artemisa, selon Ana Teresa Igarza
Martinez, directrice du Bureau de régulation de la Zone
spéciale.
« Les habitants de cette
province peuvent déjà bénéficier des services d’un train
qui assure le transport de passagers jusqu’à la capitale
toutes les 25 minutes. Environ 1 500 habitants
d’Artemisa travaillent dans la Zone. Une façon pour un
projet de développement national d’avoir également un
impact positif sur la microlocalité. »
Malgré les perspectives d’avenir
de la Zone de développement, Artemisa reste une région
essentiellement agricole et ses potentialités dans ce
sens devraient augmenter de plus en plus, afin de
satisfaire de façon croissante les demandes de la
population locale et de la capitale, principale
destination des productions.
Tomas Rafael Rodriguez Lopez,
directeur général du Groupe d’entreprises agricoles et
forestières, précise que les nouvelles formes de
commercialisation ont été bien accueillies à Artemisa.
Les résultats satisfaisants le confirment.
« La région dispose de la
capacité de développer des cultures variées, dépassant
342 000 tonnes pour répondre à la demande de La Havane
et de la région. 37 de nos coopératives vendent
directement à la capitale, à travers 77 marchés prévus à
cette fin, et nous disposons des conditions suffisantes
pour augmenter la production dont le pays a besoin. En
effet, une croissance annuelle au-dessus de 20 000
tonnes est un bon résultat, mais c’est encore
insuffisant. »
Quant au développement de
l’élevage, Rodriguez Lopez a souligné qu’il n’y a pas de
souci à se faire pour l’avenir. « Nos plans se profilent
à l’horizon 2025, mais nous pouvons accélérer le
processus, car nous disposons du personnel nécessaire,
des structures et de la base génétique. Nous devons
débroussailler les terres, garantir les filières
d’élevage, le système de contrôle du bétail, mais nous
avons déjà avancé dans ce sens. »
Ce n’est pas un secret, car
Artemisa est la plus grande productrice de racines et de
tubercules comestibles et d’œufs du pays, et produit
plus de 20 millions de litres de lait par an.
« Dans l’entreprise avicole,
nous avons un potentiel encourageant : cette année, nous
avons dépassé les 243 millions d’unités. Quant à
l’entreprise porcine, elle peut atteindre une production
dépassant le 12 400 tonnes de viande. »
La vente du tabac roulé et des
feuilles augmente, ainsi que la production de semences
et du café, qui augmentent grâce à de nouvelles
plantations. « Nous ne sommes pas préoccupés par le fait
que 70% de notre population se concentre dans les zones
urbaines, car les statistiques indiquent que 63 788
hectares ont été remis à des personnes naturelles et
juridiques qui vont participer à l’effort de production
agricole », a ajouté Rodriguez Lopez.
Autres exemples positifs : la
production de bonbons au chocolat, de galettes, de
levure, de fruits en conserve et de marmelades, ainsi
que le vin de Soroa atteignent des quantités qui
démontrent que ces projets ne sont plus des rêves, mais
des réalités palpables au quotidien.
Du point de vue social, Artemisa
a créé une université. Quant à l’accès à la plupart des
services hospitaliers, auparavant les habitants
d’Artemisa devaient se rendre à La Havane, alors que
maintenant ils existent dans la province. « Nous avons
mis en place des services inexistants. Grâce aux
investissements en équipements et en infrastructures, la
région s’est dotée des conditions pour la pratique de
spécialités absentes ; nous travaillons d’arrache-pied
au renforcement des conditions d’hygiène et
d’épidémiologie et nous avons également réparé des
installations chargées de la prise en charge primaire de
santé. Ainsi, nous avons rénové 453 cabinets de médecins
de famille », a signalé Armando Andrés Marrero Mederos,
directeur provincial de la Santé publique d’Artemisa.
Aller chez l’opticien, ou se
faire placer une prothèse, recevoir un traitement contre
la stérilité et même étudier la médecine ne sont plus de
vaines aspirations, ajoute-t-il, car Artemisa peut
désormais répondre à chacune de ces demandes, même si
nous devons en satisfaire d’autres.
Visiter Artemisa, la Ville
Rouge, est la meilleure façon de comprendre pourquoi la
ville porte un surnom si particulier. La réponse est
simple : 28 de ses fils ont participé à l’attaque de la
caserne Moncada, le 26 juillet 1953. Mais la visite nous
donne également la possibilité de relier les paroles aux
faits. La meilleure façon aussi de vérifier que tout ce
dont on a parlé il y a des années, tout ce qui a été
planifié, a été réalisé, même si la province a devant
elle encore bien des défis à relever.
La Zone spéciale de
développement de Mariel, enclavée dans près de la moitié
de la province, en est un, mais le sont aussi
l’agriculture, l’élevage, l’éducation, la santé,
l’industrialisation, la culture et le sport. Le plus
important de tout, c’est de démontrer ce que le
socialisme cubain peut réussir.
La victoire ne s’atteindra qu’avec
ordre, discipline et exigence, a affirmé José Antonio
Valeriano, premier secrétaire du Comité provincial du
Parti communiste à Artemisa, car il s’agit de poursuivre
ce que nous avons commencé il y a trois ans et d’aller
plus loin.
Artemisa a changé, il lui reste
à grandir. (Tiré de Cubahora).
Artemisa
LA décision de créer cette
nouvelle province a été adoptée par l’Assemblée
nationale de Cuba en août 2010, et elle a pris effet le
1er janvier 2011.
Artemisa est formée par 8
anciennes municipalités de la province de La Havane et 3
de la province de Pinar del Rio. Son chef-lieu,
Artemisa, fut le plus grand et le plus peuplé de
l’ancienne province de La Havane.
Sa population est de 502 392
habitants et sa superficie de 4 004,27 km2. Elle dispose
d’une superficie agricole de 272 849 hectares, soit
68,1% de son territoire, qui lui permettent de
satisfaire sa demande et de soutenir les besoins de la
capitale.
L'attaque de la
caserne Moncada
L’attaque de la caserne Moncada
: le 26 juillet 1953, un groupe de jeunes combattants,
organisés et dirigés par Fidel Castro, attaquèrent la
caserne Moncada, l’Hôpital Saturnini Lora, le Palais de
Justice de Santiago de Cuba et la caserne Carlos Manuel
de Céspedes de Bayamo. L’attaque avait pour objectif
principal de déclencher la lutte armée contre la
dictature du général Fulgencio Batista (1952-1958)
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