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La Havane. 30 Avril 2014

L’INSTITUT DE LITTÉRATURE ET DE LINGUISTIQUE
Nous avons tracé notre propre
voie en avançant
• Presque un demi-siècle de conservation d’archives
de grande valeur

Yenia Silva Correa

DÈS les années 60, l’État cubain décida la création d’un centre de recherche sur la langue espagnole, notamment sur la langue parlée à Cuba. En mai 1965 fut créé l’Institut de littérature et de linguistique José Antonio Portuondo Valdor, qui commença à fonctionner avec des spécialistes formés dans les pays socialistes.


Il est important d’apprendre à la jeunesse que derrière chaque langue il existe tout un monde culturel.

À l’heure actuelle, l’Institut conserve de précieuses archives et mène à bien d’importants projets de recherche. Sa directrice, la docteure Nuria Gregori, se souvient de l’époque où fut créé l’institut.

« Nous, les linguistes, avons tracé notre route en avançant, comme dit le poète Antonio Machado. La linguistique ne s’étudiait pas à Cuba. Les premiers linguistes sont venus d’Union soviétique, de Tchécoslovaquie, d’Allemagne… Ensuite, l’Université a commencé à former des étudiants, que nous accueillons encore aujourd’hui. »

«Nous avons reçu de l’aide des pays socialistes au travers de conventions avec des spécialistes de ces pays. Nous avons travaillé et fait des recherches dans différents ouvrages sur le lexique, la phonétique la morphologie. Nos travaux sont conservés à l’Institut et nous entretenons des liens étroits avec d’autres institutions du pays ».

Que s’est-il fait au cours de ce demi-siècle ?

Nous avons beaucoup travaillé, mais il nous reste encore beaucoup à faire, comme former de nouveaux spécialistes et poursuivre notre travail.

En 2013, nous avons achevé l’Atlas linguistique de Cuba. Nous avons eu la chance de compter sur l’aide d’un spécialiste qui a élaboré un logiciel de numérisation. Nous en sommes à la phase finale, qui permettra de consulter l’Atlas sur la page Web de l’Institut qui est en construction.

Ce sera très important, non seulement pour prendre connaissance des différentes variantes lexicales et grammaticales, mais aussi pour l’enseignement de la langue.

Nous avons aussi étudié des langues indigènes, africaines et leur influence sur l’espagnol de Cuba. En fait, il n’y a pas de langue meilleure qu’une autre ; elles sont toutes égales. Elles représentent un fait social qui nous permet de communiquer, et il est important de les connaître pour mieux nous comprendre et communiquer.

La présentation de cet Atlas est-elle un des travaux réalisés par l’Institut pour valider la variante cubaine de l’espagnol ?

En effet, comme toutes les études que nous menons. J’ai fait la proposition d’une politique linguistique que je suis en train de revoir. J’ai bénéficié de l’appui de l’Union des journalistes de Cuba (UPEC) et du commandant en chef, Fidel Castro.

On critique parfois le langage des présentateurs et de la presse. La direction de l’UPEC et du pays ont pris conscience de l’importance d’une bonne connaissance de la langue et de la nécessité d’écrire correctement dans notre presse et dans tous les médias, parce que ceux-ci touchent tous les milieux.

Nous avons également réalisé l’Histoire de la Littérature cubaine, en trois volumes. Elle commence par l’époque de la colonie, puis la République jusqu’à 1958 et la République socialiste (1969-1988).

Quelles archives l’Institut conserve-t-il dans sa bibliothèque ?

Nous disposons d’environ 152 archives qui ont été offertes par différentes personnalités pour que nous en prenions soin et qu’elles puissent être consultées. Les premières archives que nous avons reçues nous ont été apportées par leur auteur, Nicolas Guillén. D’autres nous ont été léguées par testament, comme c’est le cas des documents de Fernando Ortiz. Nous sommes en train de publier tout ce qu’il a laissé d’inédit.

Nous possédons les uniques exemplaires conservés dans le monde de la revue scientifique et technologique La América, que dirigea José Marti entre 1882 et 1885 à New-York. Elle est déjà numérisée.

Nous possédons les archives complètes de la famille Henriquez Ureña, mais aussi les fonds d’Angel Augier, de José Antonio Portuondo, de José Maria Chacon y Calvo, une archive spéciale : La Guerre civile espagnole et l’une de publications galiciennes qui, selon les Galiciens, est la plus importante en dehors de la Galice.

Nous possédons également une lettre de Federico Garcia Lorca.

Les activités en cours…

L’Institut a une chaire Gertrudis Gomez de Avellaneda. Au mois de novembre, nous réaliserons un événement international à l’occasion du bicentenaire de cette poétesse, auquel, jusqu’à ce jour, 160 personnalités ont confirmé leur présence.

L’année prochaine, nous fêterons le 50e anniversaire avec un événement important, qui fera connaître toutes les activités réalisées par le centre depuis sa création : littérature, linguistique, information scientifique et technique...

L’Institut a prévu de présenter les archives de Nicolas Guillén, de Fernando Ortiz et de la Société économique des amis du Pays afin qu’ils figurent dans les Mémoires du Monde de l’UNESCO. Il s’agit d’une reconnaissance importante que nous souhaitons mettre à disposition de l’Humanité.
 

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