Aucun cas d'Ebola à
Cuba
LE Dr Manuel Sartin, directeur national
d’épidémiologie du ministère cubain de la Santé publique
(MINSAP) a annoncé le 16 août à La Havane qu’aucun cas
de contamination par le virus d’Ebola n’a été recensé à
ce jour à Cuba.
Lors d’un point de presse, il a rappelé que selon le
dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé,
932 personnes sont mortes des suites du virus, sur
1 711 cas (confirmés, suspects ou probables) : 363 en
Guinée, 282 au Liberia, 286 en Sierra Leone et un au
Nigeria.
Il a précisé que la forte circulation des personnes
aux frontières, les problèmes d’identification et de
suivi des contacts, les mauvaises pratiques de
prévention et de contrôle des infections et l’existence
de chaînes de transmission encore non détectées ont
largement favorisé la propagation de l’épidémie en
Afrique de l’Ouest.
Il a souligné que même si Cuba n’a pas de vols
directs avec les pays frappés par la maladie, le virus
pourrait être importé par des voyageurs étrangers,
notamment par voie aérienne, si bien que les autorités
ont décrété un renforcement du dispositif sanitaire et
de surveillance pour contenir la propagation d’Ebola.
Le Dr Santin a souligné l’importance de bien
connaître la maladie surtout ces vecteurs et son mode de
transmission, dont la durée d’incubation, et
l’apparition des premiers symptômes, varie de 2 à 21
jours (en moyenne de 8 à 10 jours), le mode de
transmission, les symptômes et les mesures permettant de
renforcer la surveillance, la prévention et le contrôle
dans les pays d’origine et aux frontières.
Il a signalé que les coopérants cubains dans ces pays
ont été évacués des endroits touchés par l’épidémie et
que les mesures pour assurer la sécurité du personnel
ont été adoptées.
En cette période où ils sont venus en vacances, ils
ont été placés en observation afin d’éviter tout risque
de propagation.
« La mondialisation et le changement climatique
imposent de nouveaux défis. Le monde est confronté à de
nombreux épidémies, dont le choléra et le SIDA, et Cuba
se doit d’être prête à répondre à ces problèmes. Pour ce
faire, nous disposons d’un système de surveillance
épidémiologique bien structuré », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Dr Jorge Pérez, directeur de
l’Institut de médecine tropicale Pedro Kouri (IPK), a
rappelé que le virus d’Ebola a été identifié pour la
première fois en 1976, en République démocratique du
Congo (ex-Zaïre). Il a expliqué que certaines espèces de
chauves-souris vivant dans les forêts tropicales
d’Afrique centrale constitueraient le réservoir naturel
du virus, et que ces mammifères, qui ne présentent pas
les symptômes de la maladie, semblent contaminer les
grands singes et les humains par leurs fientes ou leurs
morsures.
Il a ajouté que la maladie se transmet entre humains
par contact direct avec du sang, des sécrétions, des
organes ou des liquides biologiques de personnes
infectées. Le virus provoque une fièvre accompagnée de
diarrhée et d’hémorragies externes ou internes, puis la
mort du patient dans 55 à 90% des cas. Si la maladie est
prise en charge, il n’existe pas de vaccin homologué,
simplement des traitements en cours d’expérimentation. (AIN)