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La Havane. 17 Septembre  2014

Mariel : un pari pour le présent
et pour l’avenir

Patricia Grogg

LA Zone spéciale de développement de Mariel (ZEDM), l’ouvrage de plus grande envergure entrepris depuis de nombreuses décennies, a vu le jour grâce à un soutien financier du Brésil, et s’inscrit dans le cadre d’une volonté politique, d’une stratégie d’intégration et d’une vision d’affaires commune.


Les présidents Raul Castro et Dilma Rousseff ont inauguré la première
phase du Terminal de conteneurs.

Le Brésil a assuré le financement des biens et des services de la construction du Terminal de conteneurs, ainsi que le réaménagement du port, qui dispose désormais de technologie de dernière génération lui permettant d’accueillir les grands navires post-Panamax et d’assurer les opérations de chargement/déchargement des grands porte-conteneurs trans-océaniques qui commenceront à arriver une fois achevés les travaux d’agrandissement du Canal de Panama, en décembre 2015.

Le port de Mariel, situé à 45 kilomètres à l’ouest de La Havane, sur la route des principaux flux de transport maritime du continent, est appelé à devenir le plus grand port de la Caraïbe de par sa taille et son volume d’activités.

Le Terminal est le cœur de cette Zone spéciale de 465 kilomètres carrés, et possède une infrastructure de transport regroupant autoroutes, chemin de fer, services de communication et autres.

La Zone spéciale actuellement en construction réalise des activités de production commerciales, agricoles, portuaires, logistiques, de formation et de renforcement des capacités, de loisirs, touristiques, immobilières, et de développement et d’innovation technologique, dans des installations comportant des centres de distribution de marchandises et des parcs industriels.

La zone est divisée en huit secteurs pour son développement par étape. Les premières seront consacrées aux télécommunications et à la construction d’un parc à technologie moderne destiné aux industries pharmaceutiques et biotechnologiques, deux branches prioritaires de la Zone de développement de Mariel, avec celles des énergies renouvelables et l’agroalimentaire, entre autres.

Le gouvernement cubain étudie l’adoption de 23 projets en provenance d’Europe, d’Asie et d’Amérique d’entreprises intéressées à venir s’établir à Mariel dans les secteurs de la chimie, des matériaux de construction, de la logistique et de la location de matériel.

Inauguré le 27 janvier, pendant ses six premiers mois, le terminal a accueilli 57 navires et quelque 15 000 conteneurs, une quantité encore modeste au regard de sa capacité de stockage qui est de 822 000 unités.

Les navires de type post-Panamax pourront transporter jusqu’à 12 600 conteneurs, soit trois fois plus que les bateaux qui peuvent à présent traverser le canal transocéanique.

L’économiste Pedro Monreal estime que, pour cette date, le coût par conteneur diminuera de moitié, ce qui renforcera la compétitivité des manufactures brésiliennes, pour ne citer qu’un exemple.

Par ailleurs, Mariel, qui disposera aussi d’une zone franche, pourrait devenir une plateforme de production et d’exportation pour ces entreprises, y compris pour ravitailler leur propre marché.

Le Décret-loi 313 relatif à la création de la ZEDM a été promulgué le 13 septembre 2013, mais le réaménagement du port de Mariel a démarré trois ans plus tôt, par l’intermédiaire d’une entreprise mixte, formée en 2010 par la Compagnie d’ouvrages et d’infrastructure, filiale du groupe brésilien de construction Odebrecht, et l’entreprise Quality Cuba S.A.

La gestion du Terminal de conteneurs est assurée par Global Ports Management Limited, l’un des plus importants opérateurs portuaires qui travaille depuis longtemps avec l’entreprise cubaine Almacenes Universales S.A., propriétaire et responsable d’assurer une exploitation efficiente de l’enclave portuaire.

Cuba et le Brésil entretiennent des relations de longue date. L’ex-président Luis Inacio Lula da Silva (2003-2010) ne cache pas ses sympathies pour la Révolution cubaine, et il s’est rendu à maintes reprises dans l’Île, d’abord comme dirigeant syndical et politique, et ensuite en qualité de chef d’État.

Deux paquets d’accords signés en 2008 et 2010 entre Lula et le président cubain Raul Castro confirment la volonté des deux pays de resserrer leurs liens, un effort qui est poursuivi par l’actuelle présidente Dilma Rousseff.

Ces accords ont abouti à l’octroi d’un crédit pour la construction de Mariel. Lors de l’inauguration du Terminal à conteneurs, la présidente brésilienne a précisé que le coût de la première étape est évalué à 802 millions de dollars, et que 290 millions de dollars supplémentaires seront affectés à la deuxième phase du projet. Le premier des crédits avait été destiné dans un premier temps à la construction de l’autoroute, mais il a ensuite été décidé de commencer par le port.

Le crédit a été octroyé par la Banque nationale de développement économique et social (BNDES) du Brésil. La Havane a apporté 15% de l’investissement nécessaire.

« Cuba est une priorité pour notre gouvernement, et La Havane porte aussi un grand intérêt au Brésil », a déclaré Hipolito Rocha, directeur général de l’Agence brésilienne de promotion des exportations et des investissements (Apex-Brasil).

Apex-Brasil a pour mission la promotion d’affaires conjointes avec Cuba, les Caraïbes et l’Amérique centrale.

Odebrecht est la plus importante compagnie engagée dans la construction des ouvrages du port de Mariel. Selon des sources diplomatiques, environ 400 entreprises brésiliennes sont impliquées dans ce projet. « Il existe entre nos pays une affinité, une volonté politique et une vocation d’intégration, mais les affaires sont tout aussi importantes », a ajouté Hipolito Rocha.

Il a souligné que « Cuba respecte rigoureusement ses engagements financiers envers le Brésil, la relation binationale s’est consolidée, elle est durable et génère aussi des bénéfices pour notre pays ».

Par ailleurs, les présidents de Chine, Xi Jinping, et de Russie, Vladimir Poutine, ont montré des signes d’intérêt lors de leur visite cette année à Cuba pour élargir les projets de coopération avec La Havane.

Les deux chefs d’État s’étaient rendus à Cuba après avoir pris part au 6e Sommet du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui s’était déroulé à Fortaleza, au Brésil, du 14 au 16 juillet.

Le resserrement de ces liens devrait permettre un plus grand accès aux marchés chinois et russe, et attirer des investissements dans des sphères d’intérêt commun comme l’industrie pharmaceutique et énergétique, la coopération pour la modernisation dans des secteurs stratégiques, dans l’activité portuaire et les télécommunications, estiment les spécialistes. (Tiré de l’agence IPS)
 

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