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La Havane. 17 Juillet 2014

LES MÉDECINS CUBAINS AU BRÉSIL
Le remerciement est la meilleure
des récompenses

Lisanka Gonzalez Suarez

POUR ceux qui ont vu partir pour le Brésil les premiers 1 214 médecins cubains en août et septembre 2013, afin de rejoindre le premier groupe de la mission cubaine de coopération dans le cadre du programme Mas medicos (Davantage de médecins), auxquels s’en sont ajoutés 10 000 autres plus tard, il semble que le temps ait passé très vite. C’est ce que nous avons ressenti lorsque nous les avons vus revenir à Cuba pour des vacances bien méritées.

Certains n’ont pas pu retenir leur émotion en foulant le sol cubain, et ils ont déclaré : « … ressentir le poids de la distance… beaucoup de temps a passé depuis la dernière visite aux êtres chers… besoin de retrouver le pays et les coutumes de ta patrie….  ».

Souvent le travail permet d’oublier le vide de l’absence et le tempère jusqu’au moment du départ. Certains réussissent à le contenir jusqu’à l’approche du moment de l’atterrissage quand depuis le ciel, on distingue les palmiers royaux qui paraissent plus élancés.

Seuls ceux qui ont vécu loin de leur terre peuvent comprendre la solitude que l’on ressent même si l’on est entouré d’amis : le poids de la séparation d’avec la famille et les voisins ; la nostalgie des rues sûres du pays ; les discussions fraternelles dans sa langue natale sur le dernier match de baseball ; les nuits d’été où l’on s’assoit sur le Malecon en attendant la cérémonie du traditionnel coup de canon à 21 heures, ou sur n’importe quelle place publique du pays.

Cependant, tous ces grands et petits vides sont compensés par la mission de soigner, protéger et sauver les personnes les plus pauvres où qu’elles se trouvent, dans les endroits les plus difficiles et inhospitaliers, où que ce soit dans le monde.

Le plus succinctement possible, voici ce qu’a confié à Granma la docteure Iraide Ivette Lozano Hildago, médecin général intégral de la province d’Holguin : « Nous avons eu à faire face, en plus de la nostalgie de notre famille, à une nouvelle langue, une nouvelle cuisine et des coutumes différentes, des maladies qui n’existent plus à Cuba et qui ici ont un taux d’incidence important. Mais en fait, contribuer à soigner une personne qui n’a jamais vu de médecin parce que, tout simplement, elle habite dans un endroit isolé, est une satisfaction immense. »

Depuis leur arrivée au Brésil, les médecins cubains ont soigné un grand nombre de patients qui souffraient de maladies chroniques dans des états avancés et qui n’avaient même jamais été diagnostiqués.

Autre thème sensible, dont la presse brésilienne a parlé : l’impact causé par la prise en charge des malades par les médecins cubains.

À ce sujet, les déclarations de la docteure Ivia Avila Aguilera, originaire de la province d’Holguin et membre d’une équipe médicale, dans l’État de Ciara, qui s’occupe de 7 postes de santé pour une population d’environ 1 350 patients qui habitent ces zones rurales :

« Il y a beaucoup de médecins qui travaillent dans ces conditions difficiles. Mais ce qui nous réconforte, ce sont les gestes, les remerciements et la solidarité de ces patients, malgré leur pauvreté. C’est leur façon de remercier, en partageant avec nous le peu qu’ils ont, en nous rendant la vie plus pratique au quotidien. »

Pour la docteure Yasmit Aday qui travaille dans la municipalité Joinville (État de Santa Catarina): « ce fut une grande expérience d’exercer ma profession dans ce pays où il existe tellement de compétition entre les secteurs privé et public de la santé », ce qui parfois influencent négativement la prise en charge que reçoivent les malades. « Heureusement, dans cette région défavorisée, le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff a apporté les soins de santé à travers ce projet avec nos médecins et d’autres de plusieurs pays comme l’Espagne, le Portugal et le Mexique », a expliqué Yasmit Aday.

Ce qui a le plus impressionné la majorité des médecins cubains que nous avons rencontrés, c’est la disparité sociale qui existe dans ce pays sud-américain. « Il y a beaucoup de différences, des gens avec beaucoup d’argent et d’autres sans rien, qui sont isolés et discriminés. La population est très reconnaissante et satisfaite de notre effort, le fait que nous soignons sans distinction tous les patients, des plus humbles au plus aisés. Au début, ce fut difficile, nous avons rencontré de la résistance dans certains secteurs, mais peu à peu nous avons réussi à nous intégrer », a déclaré Yamila Valdés, une docteure qui travaille aussi dans l’État de Santa Catarina, mais dans la municipalité de Jaragua.

Le docteur Enrique Capote La O, de Santiago de Cuba, doit être en train de compter les jours qui lui restent auprès des siens dans sa ville natale, où il est revenu après un an de dur travail à Macapa, capitale de l’État d’Amapa, dans la région de l’Amazonie. Cependant, il est préoccupé par le suivi de ses patients.

Le médecin réfléchit sur ce qui différencie les professionnels cubains de la santé : leur disponibilité quotidienne. C’est pourquoi, selon lui, Davantage de médecins est un vrai succès, « parce que notre présence a inversé la situation en matière de santé dans les lieux les plus reculés et abandonnés. À notre arrivée, certains groupes de pouvoir ont lancé une guerre médiatique contre nous et le programme mis en œuvre par le gouvernement de Dilma Rousseff. Mais la qualité de nos médecins et le travail que nous déployons ont anéanti toute cette campagne. La réalité a démontré la pertinence de Davantage de médecins et les millions de personnes soignées sont la preuve solide ce cette réalité ».

Toutes ces opinions exprimées par les médecins cubains qui reviennent en vacances à Cuba confirment que ceux-ci bénéficient de la reconnaissance internationale, non seulement pour leur formation professionnelle mais aussi pour leur qualité humaine et leur disposition à se rendre où que ce soit auprès de ceux qui en ont le plus besoin.
 

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