ADOPTÉE par le Parlement cubain dans le cadre de la
mise à jour du modèle économique et sur la base des
grandes lignes approuvées par le 6e Congrès du Parti, la
nouvelle Loi sur les investissements étrangers est
appelée à insuffler une nouvelle dynamique au
développement économique et social du pays.
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Déborah Rivas, directrice générale pour les
Investissements étrangers au MINCEX, a
souligné que la nouvelle loi a pour but
d’attirer, grâce à des réductions de taxes
et l'instauration d'un climat plus
favorable, les capitaux dont le pays a
besoin pour alimenter sa croissance. |
Selon Deborah Rivas, directrice générale pour les
Investissements étrangers au ministère du Commerce
extérieur et des Investissements étrangers (MINCEX),
cette loi et d’autres normes complémentaires qui
entreront en vigueur au mois de juin prochain sont
destinées à attirer, grâce à des réductions de taxes et
l’instauration d’un climat plus favorable, les capitaux
dont le pays a besoin pour alimenter sa croissance.
Lors d’une conférence de presse à La Havane, la
fonctionnaire expliquait récemment que la nouvelle loi
s’adresse aux investisseurs potentiels prêts à placer
leurs capitaux dans différentes branches de l’économie
cubaine.
« Plusieurs projets économiques exigent d’importants
investissements à participation étrangère, notamment
dans les secteurs agricole, forestier, biotechnologique,
dans l’industrie électronique et pharmaceutique, le
tourisme et les énergies renouvelables, entre autres »,
a-t-elle souligné.
« C’est une loi ample et accessible, qui ne limite
les investissements à aucun secteur en particulier, à
l’exception des services médicaux, de l’éducation et la
défense du pays, comme le précisent ses dispositions ».
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Parmi les
projets stratégiques figure la mise en œuvre
de projets intégraux dans des secteurs comme
l’agriculture, notamment pour la production
de lait, afin de diminuer les dépenses du
pays au titre des importations. |
Concernant l’intérêt des citoyens cubains de l’île,
Deborah Rivas a précisé que cette nouvelle loi
n’applique aucune restriction aux investissements
nationaux, mais que ceux-ci se feront à travers des
formes de gestion non étatique comme les coopératives,
et dans certains cas autorisés par le gouvernement.
« En premier lieu, notre modèle économique prévoit
des modes de gestion non étatiques et aujourd’hui les
citoyens cubains font des investissements », a ajouté la
fonctionnaire, avant de souligner que la loi « a pour
objet d’attirer les capitaux étrangers nécessaires pour
améliorer nos niveaux de croissance », a-t-elle dit.
Le directrice générale chargée des Investissements
étrangers a expliqué par ailleurs que le cadre
régulateur de la loi ne fait aucune distinction entre
les pays ou la provenance spécifique du financement, en
réponse aux inquiétudes au sujet de la possibilité pour
des Cubains résidents à l’étranger d’investir dans l’Île.
« Par exemple, une entreprise à l’étranger d’un
ressortissant cubain, ou associée à un ressortissant
cubain, ayant de l’expérience dans son domaine et doté
du capital suffisant pour monter un projet, est une
proposition susceptible d’être étudiée », a-t-elle dit.
Elle a ajouté que ce genre de proposition est
uniquement entravé par le blocus économique, commercial
et financier que nous impose le gouvernement des États-Unis,
dont l’enchevêtrement de lois empêche les ressortissants
cubains et les entreprises installées dans ce pays de
faire des affaires avec Cuba.
AU SUJET DE L’AGENCE D’EMPLOI ET AUTRES
CONSIDÉRATIONS
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Grâce au
niveau d’instruction élevé à Cuba, les
hommes d’affaires pourront engager la main-d’œuvre
qualifiée dont ils ont besoin pour assurer
des services de qualité. |
Concernant les agences d’emploi d’État, Rivas a
signalé que grâce au niveau d’instruction élevé des
travailleurs cubains les hommes d’affaires peuvent
aisément engager la main-d’œuvre qualifiée nécessaire au
lancement de leur nouvelle activité.
« À cet égard, les entreprises pourront se doter du
capital humain nécessaire pour offrir des services
efficaces et résoudre n’importe quel problème de type
administratif ou autre », a-t-elle souligné.
« Il existe un règlement accompagné des normes
complémentaires de la nouvelle loi qui établit les
fonctions et les procédures à suivre par l’agence
d’emploi d’État en ce qui concerne le salaire, les
éventuelles indemnisations et d’autres aspects ».
« Le plus important, c’est l’intérêt du pays que les
entreprises respectent le Code du travail et veillent à
la sécurité et à la rémunération du travailleur cubain »,
a-t-elle ajouté.
Pour la première fois, la Loi sur les investissements
étrangers a fait l’objet d’un décret précisant les
procédures à suivre par l’investisseur pour faire des
affaires à Cuba, pour proposer un projet dans le cadre
du portefeuille d’opportunités fixé, et sur la manière
de modifier en cours de route un aspect de l’affaire
déjà autorisée.
Par ailleurs, parmi l’ensemble de résolutions
figurent celles du ministère du Travail et de la
Sécurité sociale ; les bases méthodologiques du
ministère du Commerce extérieur pour la confection d’un
portefeuille adéquat de projets, réalistes et attractifs ;
le règlement de la Commission d’évaluation des affaires
avec l’Investissements étrangers, qui devra se prononcer
90 jours après la présentation du projet.
Le cadre juridique est renforcé par deux normes de la
Banque centrale de Cuba, l’une relative aux comptes
bancaires dans le pays pour l’apport, par l’investisseur,
du capital suffisant pour réaliser le projet, et l’autre
concernant les procédures de transfert des revenus
personnels à l’étranger.
« En conséquence, nous avons une réglementation qui
apporte une sécurité juridique à l’investisseur. Il ne
suffit pas d’avoir une loi, il faut un règlement adéquat,
transparent qui fixe clairement les processus du début à
la fin du projet », a indiqué Rivas.
Concernant les préoccupations relatives à la
protection du patrimoine national et des ressources
naturelles du pays, Deborah Rivas a souligné :
« Nous n’allons ni brader le pays, ni vendre nos
terres, ni rien de la sorte. Les terres, les bâtiments,
les machines peuvent être cédés à un moment donné, en
fonction du projet de l’entreprise », a-t-elle conclu.