Cuba et la France
constatent une évolution favorable des liens bilatéraux
Nuria Barbosa Leon
LE général d’armée Raul Castro Ruz, président du
Conseil d’État et du Conseil des ministres a eu des
entretiens avec Laurent Fabius, ministre français des
Affaires étrangères et du Développement international,
au cours desquels le président cubain et le chef de la
diplomatie française ont constaté l’évolution favorable
des relations bilatérales. Les deux hommes d’État ont
également abordé des questions de l’agenda international.
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Le
président Raul Castro avec le ministre
français des Affaires étrangères. |
La délégation française était composée par Mme Maryse
Bossière, directrice des Amériques et de la Caraïbe du
ministère des Affaires étrangères, ainsi que par M. Jean
Mendelson, ambassadeur de France à Cuba. Pour la partie
cubaine, Bruno Rodriguez Parilla, ministre des Relations
extérieures, était présent.
Auparavant, Laurent Fabius avait rencontré son
homologue Bruno Rodriguez Parilla. Au cours de cet
entretien, le ministre français a souligné que l’Europe
souhaitait renforcer les liens historiques, économiques,
commerciaux et culturels avec l’Amérique du Sud, et en
particulier avec Cuba. Bruno Rodriguez a réaffirmé la
disposition de Cuba à travailler dans le cadre
d’objectifs communs, au vu du développement favorable
des relations bilatérales, lesquelles datent de
plusieurs siècles.
Pendant une rencontre avec des diplomates et la
communauté française, Laurent Fabius a déclaré que son
gouvernement souhaite donner un nouvel élan aux échanges
économiques et commerciaux. À propos du blocus,
économique, commercial et financier des États-Unis
contre Cuba, Laurent Fabius a indiqué que la position de
Paris sur cette question était claire, et qu’elle est
réaffirmée chaque année par son vote en faveur de Cuba à
l’ONU.
« On m’a fait part des attentes concernant la
nouvelle Loi sur les investissements étrangers adoptée
par Cuba », qui revêt un intérêt spécial pour les
entreprises françaises dans des secteurs comme l’énergie,
le tourisme, l’agroalimentaire, l’éducation et la
culture.
Le ministre a annoncé la présence d’un représentant
de son gouvernement à la Foire internationale du
tourisme qui aura lieu à La Havane au mois de mai,
consacrée à la France, et i a évoqué la défense de la
propriété intellectuelle par les autorités françaises,
notamment de la marque Havana Club, commercialisée par
la société Pernod-Ricard, à laquelle l’on a voulu
retirer son brevet.
« La présence de Cuba sur la scène internationale est
intéressante et appréciée », a signalé Laurent Fabius,
en reconnaissant le succès du 2e Sommet de la Communauté
des États latino-américains et caribéens qui s’est tenu
à La Havane au mois de janvier. Il a également souligné
le rôle de Cuba en tant que siège et garant des
dialogues de paix en Colombie.
Le ministre a rappelé qu’aucun chef de la diplomatie
française n’était venu à Cuba depuis 31 ans. « C’est
pour cette raison que je suis accompagné de
représentants d’entreprises de mon pays puisque des
dizaines d’entre elles ont choisi de s’installer ici,
dont de grands groupes comme Accor, Air France, Pernod-Ricard,
Alcatel, Bouygues et Total ».
La visite de Laurent Fabius intervient à un moment où
Cuba et l’Union européenne s’apprêtent à ouvrir la
négociation d’un accord de dialogue politique et de
coopération, à la suite d’une décision adoptée le 10
février dernier par les ministres des Affaires
étrangères de l’Union européenne.
La France et Cuba entretiennent des échanges
commerciaux à hauteur d’environ 390 millions de dollars
par an, avec une balance fortement favorable au pays
européen, qui exporte essentiellement vers Cuba des
céréales et des produits alimentaires. La France occupe
le 10e rang parmi les principaux partenaires commerciaux
de Cuba au niveau mondial, et le 4e au niveau européen.
Avant son départ pour Paris, le chef de la diplomatie
française a rencontré le cardinal Jaime Ortega, des
ministres cubains et des entrepreneurs français.