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La Havane. 10 Avril 2014

Le plan de déstabilisation des
États-Unis confirme les accusations
du président Raul Castro

LES accusations du président Raul Castro concernant les tentatives de déstabilisation du gouvernement des États-Unis contre Cuba ont été confirmées par la révélation, le 3 avril dernier, d’un plan visant à entraîner la jeunesse cubaine vers la contre-révolution. Un projet auquel participait une agence étasunienne.

Washington a planifié la création d’un réseau social, une sorte de « twitter cubain » afin de saper l’autorité du gouvernement de l’Île. Un programme financé par l’Agence des États-Unis pour l’assistance internationale (USAID), mis sur pied à travers des sociétés-écran constituées en secret, ainsi que par des financements depuis des banques étrangères.

L’agence de presse Associated Press (AP) a affirmé avoir eu accès à plus d’un millier de documents sur ce réseau de communication appelé Zunzuneo, qui avait pour objectif, dans un premier temps, de gagner la confiance des jeunes Cubains et puis de les « pousser vers la dissidence ».

Zunzuneo devait parvenir à des centaines de milliers de Cubains, avec au départ « des contenus amicaux » : des nouvelles de football, de musique, de météo et de la publicité.

Une fois l’objectif atteint, le réseau aurait envoyé des messages à contenu politique pour inciter les Cubains à lancer des appels sur le réseau à des manifestations massives, afin d’aboutir à un « printemps cubain ».

L’agence AP affirme que les usagers ignoraient que le projet avait été créé par une agence des États-Unis, rattachée au Département d’État, que les promoteurs étasuniens récupéraient leurs données personnelles et que celles-ci seraient utilisées à des fins politiques.

Le 1er janvier dernier, à l’occasion du 55e anniversaire de la Révolution cubaine, le président Raul Castro avait mis en garde contre « des tentatives pour introduire subtilement des plateformes de pensée néolibérale et de restauration du capitalisme néocolonial », à Cuba.

« Ils s’évertuent de manière trompeuse à vouloir vendre aux plus jeunes les soi-disant avantages de se passer d’idéologie et de conscience sociale, comme si ces préceptes ne représentaient pas totalement les intérêts de la classe dominante dans le monde capitaliste. Ils prétendent en outre provoquer une rupture entre la direction historique de la Révolution et les nouvelles générations, et susciter un sentiment d’incertitude et de pessimisme sur l’avenir. Cela avec l’objectif délibéré de démanteler le socialisme à Cuba depuis l’intérieur », avait déclaré le chef d’État à Santiago de Cuba.

Selon l’agence, le projet anticubain pourrait être en violation des lois nord-américaines, qui exigent l’autorisation écrite du président et une notification au Congrès pour démarrer toute opération secrète.

Pour le moins, les détails révélés semblent contredire les arguments avancés par l’USAID depuis longtemps, selon lesquels elle ne participait pas à des actions secrètes.

Cette affaire est en relation étroite avec la situation de l’agent sous contrat de l’USAID, Alan Gross, arrêté en 2009 à Cuba et condamné pour avoir réalisé des actions illégales, avec des objectifs et des façons de procéder très semblables à l’opération Zunzuneo.

L’article de l’AP souligne que la USAID et ses agents se sont efforcés de dissimuler les liens de ce projet avec Washington, ajoutant que des entreprises-écran avaient été établies en Espagne et des comptes bancaires dans les Îles Caïman pour cacher les transactions financières.

L’USAID avait également tenté d’engager des directeurs d’entreprises privées sans leur dire qu’il s’agissait d’un projet financé avec de l’argent des contribuables des États-Unis.

« À aucun moment la participation du gouvernement des États-Unis n’a été évoquée », précise un rapport de Mobile Accord, une des entreprises engagées. « C’est absolument déterminant pour le succès à long terme de ce service et garantir le succès de la mission », conclut le rapport.

Le sénateur Patrick Leahy, démocrate du Vermont et président de la sous-commission du Sénat concernant le Département d’État et les Opérations à l’étranger, estime que ces révélations sont préoccupantes.

« Il est fort probable que des jeunes Cubains aient utilisé ce service sur leur téléphone portable sans savoir qu’il s’agissait d’une activité financée par le gouvernement des États-Unis », a-t-il signalé, en soulignant également « le caractère clandestin de ce programme, dont la sous-commission des assignations, qui a la responsabilité d’assurer le contrôle, n’a pas été informée, ainsi que le fait que Zunzuneo ait démarré peu après l’arrestation d’Alan Gross ».

Ce projet de subversion, qui avait pour but de mobiliser et d’organiser des jeunes Cubains contre le gouvernement de leur pays, s’est déroulé de 2009 à 2012, précise l’agence AP.

Zunzuneo s’inscrit dans la longue liste d’opérations secrètes anti-cubaines, qui vont depuis l’invasion de Cuba par la Baie des Cochons, en avril 1961, en passant par les centaines de tentatives d’assassinat de Fidel Castro et d’autres dirigeants cubains, ainsi que le soutien à des bandes contre-révolutionnaires qui au début de La Révolution assassinèrent des paysans et des éducateurs qui participaient à la campagne d’alphabétisation.

Mais aussi des attentats terroristes comme l’explosion en vol d’un avion commercial de Cubana de Aviacion, en 1976, qui coûta la vie à 73 personnes, ainsi que l’introduction de maladies comme la dengue hémorragique, entre autres dans le cadre de la guerre biologique.

Par ailleurs, dans le cadre de ses actions de subversion, le gouvernement des États-Unis finance des stations de radio et de télévision, et maintient le blocus économique, financier et commercial le plus long de l’Histoire.

UNE ENTREPRISE ESPAGNOLE PRÊTE À DONNER DES INFORMATIONS SUR LE RÉSEAU ANTICUBAIN

L’entreprise espagnole de communication Lleida.net s’est dite prête à fournir des informations sur sa participation au projet Zunzuneo.

Selon l’enquête de l’agence AP, le projet financé avec des fonds publics nord-américains, comportait un contrat avec l’opérateur Lleida.net pour envoyer les messages à Cuba sans identification.

Dans un communiqué adressé à Prensa Latina, Lleida.net dément le fait d’avoir participé « de façon active » au programme pendant ses deux années de fonctionnement, et se dit prête à collaborer à l’éclaircissement des faits.

« Si à un certain moment, les usagers de Lleida.net ont commis un acte interdit, Lleida.net est prête, comme elle l’a toujours fait, à mettre à disposition des autorités compétentes les informations nécessaires, toujours par des canaux légalement établis », indique l’entreprise.

L’entreprise explique qu’en tant qu’opérateur de télécommunications, elle est soumise au régime du secret des communications et ne peut vérifier, intervenir ni modifier le contenu des messages des clients.

Lleida.net, ajoute l’entreprise, est un opérateur de télécommunications utilisé par des milliers de clients dans le monde pour l’envoi et la réception des messages de texte, de façon transparente.

L’avocat Carlos Sanchez Almeida, spécialiste d’Internet, a déclaré que ces activités violent la loi de protection des données en Espagne.

Selon Sanchez Almeida, des informations personnelles tirées d’une liste de numéros de téléphone obtenue illégalement ont été utilisées pour confectionner ces listes, et des messages non sollicités ont été envoyés à travers une plateforme espagnole. (PL)
 

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