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La Havane. 5 Mars 2014

Messages de Gerardo, Antonio et Ramon à Fernando
Fernando le géant
• Message depuis la prison de Victorville

CHACUN des Cinq est devenu –évidemment– le plus ou le moins « quelque chose » pour le groupe. Tout comme Ramon est le plus grand, suivi de près par René, Fernando est le plus petit de taille, alors que la deuxième place dans cette catégorie, je l’ai enlevée à Tony d’un poil (façon de parler pour ce qui est du poil). Et ce fut pour ce « titre » attribué à Fernando qu’en partie par affection, et aussi à cause de cette habitude professionnelle enracinée en nous d’éviter les prénoms, que nous l’appelions parfois « le petit ».


Gerardo Hernandez Nordelo.

Ce qui précède pourrait sembler immatériel, et même quelque peu frivole, mais à l’occasion de ces journées de joie et d’anxiété, alors que quelques heures seulement le séparent de sa liberté (et souhaitons, de son retour), et que je me souviens de tant de témoignages de grandeur de notre frère, je réalise l’ironie que renferme le fait d’appeler « petit » ce géant.

Lors de notre arrestation, Fernando avait de bonnes raisons de ressentir de l’angoisse, de la douleur, de la frustration… En termes de baseball, dont il est un passionné : il lançait également des matches complets, mais cette fois, à Miami, il lui revenait de remplir la mission de lanceur de courte relève. Il devait retourner à Cuba rapidement. Son mariage était presque prêt. Sa fiancée, Rosa la guerrière, qui lui sacrifia sa vie entière, ne termina pas d’enfiler sa robe de mariée. Et pourtant, jamais nous n’entendîmes la moindre plainte de la part de ce géant.

J’étais présent lorsque son avocat au procès, Joaquin Méndez, l’avertit, avec raison d’ailleurs, que compte tenu de la moindre gravité des chefs d’accusation qui pesaient contre lui, tout défenseur qui se respecte choisirait la stratégie de faire examiner son affaire séparément de celle des autres inculpés. La réponse de Fernando, comme celle de René face à une telle suggestion, fut tranchante et sans équivoque.

Quinze ans et demi plus tard, Fernando, comme René, sortira de prison la tête haute. À lui non plus on ne lui a fait aucun cadeau. Il a été condamné à la peine la plus lourde possible, et il a gagné le temps décompté pour bonne conduite qui, conformément à la loi, lui revenait de droit.

Nous tous qui l’aimons et l’admirons, nous fêtons ce jour. Convaincus qu’un autre chef de file vient renforcer notre combat, qu’il reçoive une forte accolade, et nous lui disons :

Félicitations, géant !

Merci pour ton exemple !

Gerardo Hernandez Nordelo 
Prison fédérale de Victorville 
Californie, le 25 février 2014.

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Fernando revient la tête haute

Mon frère Fernando

AUJOURD’HUI notre frère Fernando Gonzalez a recouvré sa liberté. Cette nouvelle nous remplit d’une joie immense et nous nous en réjouissons profondément pour lui.


Ramon Labañino Salazar.

Chacun d’entre nous, les Cinq, vit cette expérience comme sa propre expérience. Et en vérité, c’est exactement cela.

Nous avons décidé un certain jour de nous unir pour ne jamais nous laisser vaincre, et il en sera ainsi désormais pour toujours.

Je me souviens de Fernando dans ce trou hostile de Miami. Ce qui m’impressionna le plus chez lui, ce fut son visage fermé et sa détermination face aux tentatives de nous faire plier et collaborer.

D’autres, par contre, de plus grande taille (jamais plus grands) et plus forts (pas en courage), ont cédé et se sont vendus.

Cette expérience de vie est un trésor dont je me souviendrai toujours.

Avec Fernando, c’est un peu nous tous qui sommes revenus au pays. Tout comme René, il porte en lui l’essence de nous tous, notre énergie et notre détermination à nous battre et à vaincre.

C’est une joie incomplète, car en vérité il a purgé sa peine jusqu’à la dernière seconde d’une injuste sanction qu’il ne méritait pas.

Nous ne pouvons plus permettre que nul d’entre nous ne purge cette sanction injuste. Nous le devons à Gerardo et à la belle histoire de notre peuple.

La bataille s’est renforcée, la victoire est certaine !

Aujourd’hui Fernando est de retour dans sa chère Patrie, la tête haute et avec sa dignité intacte. Nous reviendrons après lui.

Avec l’accolade et l’affection du peuple et de sa famille, reçoit également les nôtres, cher frère.

Hasta la victoria siempre !

Ramon.
FCI Ashland, Kentucky.
28 février 2014 11h34
Famille Labañino Palmeiro

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Fernando, 100% cubain !

Chers amis,

TOUT me portait à croire que notre frère Fernando serait aujourd’hui dans la Patrie, mais je me suis désormais habitué à prendre les choses avec calme et objectivité, c’est pourquoi j’ai décidé d’être optimiste, mais sans excès.


Antonio Guerrero Rodriguez.

Aux environs des 11h, heure locale, j’ai appelé ma mère sur son portable. C’est ma sœur qui a répondu. Elles étaient sur le chemin de l’aéroport. Maman était occupée par ses démarches de demande de visa. J’ai parlé avec René, ce qui me procure chaque fois une immense joie. Je lui dis : Embrasse Fernando de ma part.

Mais, allons donc, avant d’aller travailler, à 12h25, je n’ai pas pu résister à la tentation et j’ai rappelé.

Dès que j’ai entendu les voix derrière celle de ma mère, je me suis dit : le type est arrivé ! En effet, ma mère me dit : Il est en train de discuter avec Alarcon. Je lui dit : Demande à Alarcon de me laisser une chance…

Impossible de décrire ce que j’ai ressenti en entendant la voix de notre frère et de le savoir sur le sol de la Patrie. Je n’avais que quelques minutes pour parler, car à 12h30, les communications sont interrompues jusqu’à 16h30. Et pourtant, nous avons parlé de beaucoup de choses.

Je lui ai fait quelques commentaires sur ce que j’avais écris la veille, où je rappelais le moment où nous nous sommes revus à Miami, et il a été d’accord sur le fait que je ne pouvais pas écrire littéralement ce qu’il avait dit ce jour là, lorsque nous évoquions les années qu’il lui restait encore à servir. Il m’a seulement dit : Tu vois, j’ai tenu parole.

Quelle surprise quand il m’a demandé comment allait le projet des fleurs !

Je lui ai répondu : il a le vent en poupe, il m’en reste dix à faire. J’ai ajouté que j’avais déjà les esquisses pour 15 nouvelles aquarelles sur les sept mois qu’a duré le procès, et je lui ai expliqué que j’allais avoir besoin de son aide et de celle de René.

Il m’a répondu sur le champ : Envoie-moi tout ça ! Avant de raccrocher, je lui ai demandé : à propos, est-ce que René t’a embrassé de ma part ? Et il m’a répondu : « Et bien, il m’a embrassé et il m’a donné une accolade, et il m’a dit que l’accolade était de lui. »

Il est comme ça, Fernando, cubain à 100%, et loyal jusqu’à la mort.

Aujourd’hui, on respire un grand bonheur et davantage de liberté.

Cinq fortes accolades.

Nous vaincrons !

Tony Guerrero Rodriguez

28 février 2014

14h 40

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Les émouvantes retrouvailles de deux frères de lutte, Fernando et René, qui a lui aussi purgé l’intégralité de sa peine injuste.

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