Prisonniers politiques de l'Empire  MIAMI 5    

     

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 C U B A

La Havane. 3 Mars 2014

Chers amis,

TOUT m’indiquait que notre frère Fernando serait aujourd’hui dans la Patrie, mais je me suis désormais habitué à prendre les choses avec calme et objectivité, c’est pourquoi j’ai décidé d’être optimiste, mais sans excès.

Aux environs des 11h, heure locale, j’ai appelé ma mère sur son portable. C’est ma sœur qui a répondu. Elles étaient sur le chemin de l’aéroport. Maman était occupée par ses démarches de demande de visa. J’ai parlé avec René, ce qui me procure chaque fois une immense joie. Je lui dis : Embrasse Fernando de ma part.

Mais, allons donc, avant d’aller travailler, à 12h25, je n’ai pas pu résister à la tentation et j’ai rappelé.

Dès que j’ai entendu les voix derrière celle de ma mère, je me suis dit : le type est arrivé ! En effet, ma mère me dit : Il est en train de discuter avec Alarcon. Je lui dit : Demande à Alarcon de me laisser une chance…

Impossible de décrire ce que j’ai ressenti en entendant la voix de notre frère et de le savoir sur le sol de la Patrie. Je n’avais que quelques minutes pour parler, car à 12h30, les communications sont interrompues jusqu’à 16h30. Et pourtant, nous avons parlé de beaucoup de choses.

Je lui ai fait quelques commentaires sur ce que j’avais écris la veille, où je rappelais le moment où nous nous sommes revus à Miami, et il a été d’accord sur le fait que je ne pouvais pas écrire littéralement ce qu’il avait dit ce jour là, quand nous évoquions les années qu’il lui restait encore à servir. Il m’a seulement dit : Tu vois, j’ai tenu parole.

Quelle surprise quand il m’a demandé comment allait le projet des fleurs !

Je lui ai répondu: il a le vent en poupe, il m’en reste dix à faire. J’ai ajouté que j’avais déjà les esquisses pour 15 nouvelles aquarelles sur les sept mois qu’a duré le procès, et je lui ai expliqué que j’allais avoir besoin de son aide et de celle de René.

Il m’a répondu sur le champ : Envoie-moi ça !  Au moment de terminer, je lui ai demandé : à propos, est-ce que René t’a embrassé de ma part ? Et il m’a répondu : « Et bien, il m’a embrassé et il m’a donné une accolade, et il m’a dit que l’accolade était de lui. »

Il est comme ça, Fernando, cubain à 100%, et loyal jusqu’à la mort.

Aujourd’hui, on respire un grand bonheur et davantage de liberté.

Cinq fortes accolades.

Nous vaincrons !

Tony Guerrero Rodriguez

28 février 2014

14h40.  

 

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